samedi 21 avril 2012

Clap de fin pour Rodrigo Roncero

Visage des bons jours pour Rodrigo Roncero face au rival toulousain
(Photo : Stade.fr)
Le front dégarni par la calvitie, la barbe mal taillée, le ventre en avant et les chaussettes baissées, Rodrigo Roncero a toujours cultivé l'image du pilier à l'ancienne. A 35 ans, cette figure du rugby va mettre un terme à sa carrière de joueur à la fin de la saison.

Le plus français des piliers argentins

Les "Rapetous" argentins : Scelzo, Ledesma, Roncero
(Photo : L'Equipe)
Rodrigo Roncero est ce que l'on appelle dans le jargon, "un beau bébé" (1m77 / 113 kg). Un gabarit qui lui permet d'être très fort en mêlée et mobile dans le jeu courant. Rodrigo Roncero est aussi un pilier intelligent qui sait manier le verbe pour déstabiliser l'arbitre ou énerver son vis à vis. L'air toujours innocent, il est rarement le premier à sortir la boîte à gifle mais toujours le premier à répondre. L'un de ses trophées n'est autre que d'avoir réussi à devenir la "bête noire" du XV de France depuis la Coupe du Monde 2007. Dès le match d'ouverture, "les Rapetous" argentins, Scelzo, Ledesma et bien sûr Roncero, font exploser le pack français. Défaits tous les deux en demi-finale, Argentins et Français se retrouvent face à face pour la petite finale. Rebelote, à renfort de pick and go et de petites phrases glissées dans l'ombre des mêlées, Roncero fait dégoupiller la première ligne française et mène son pays sur le podium du rugby mondial. Redoutable en équipe nationale mais aussi en club, on lui doit le déclenchement de plusieurs bagarres générales avec le Stade Français. Notamment une au stade Félix Mayol de Toulon avec un face à face avec le pilier toulonnais, David Banquet, qui lui vaudra toute la sympathie du public toulonnais. Médecin dans la vie de tous les jours, Rodrigo Roncero fait partie de ces joueurs calmes dans la vie de tous les jours et dont le vice ressort le dimanche sur le terrain. Associé à un autre grand orateur des mêlées fermées, Sylvain Marconnet, son ami et coéquipier au Stade Français jusqu'en 2011, Rodrigo Roncero a fait des ravages chez les autres piliers du Championnat de France sous les couleurs de Paris, son club de coeur.      

Paris, une véritable histoire d'amour

Marconnet, Blin et Roncero avec Paris
(Photo : Presse Sports)
Avec le club de la capitale, Rodrigo Roncero a tout connu. Les joies des grands victoires comme les galères. Arrivé à Paris en 2004 après deux saisons à Gloucester, il goûte d'abord au Top 16 puis au Top 14. Finaliste malheureux face à Biarritz et Toulouse en Top 14 et H Cup en 2005, il soulèvera finalement le Bouclier de Brennus en 2007 après une finale d'anthologie face à Clermont. Le temps des galères est venu après... Notamment lorsque le club allait être faussement repris par un grand groupe canadien. Alors que son club sombre, le pilier argentin tient bon. Aujourd'hui, Thomas Savare et Richard Pool-Jones reconstruisent le club et visent même des titres. En ligne de mire, le Challenge européen et pourquoi pas le Brennus si le Stade Français se qualifie. La dernière campagne avec les éclairs roses sur le torse pour Rodrigo Roncero qui est sortit par la grande porte aujourd'hui lors de son dernier match à domicile au stade Charléty. "C'était la priorité plus que le championnat et les points" avait déclaré Michael Cheika. Une victoire et un essai face à Perpignan, l'argentin ne pouvait rêver mieux. Le club n'est plus en danger et la relève est là, Rodrigo Roncero peut partir serein. Buen Viento Señor ! 

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